Nouvellement élu à la tête du Conseil Départemental de Tambacounda à l’issue des locales du 23 janvier dernier, Mamadou KASSE, par ailleurs Directeur Général de la SICAP, revient sur les enseignements de ces élections et se projette sur les législatives de juillet prochain. Le nouveau patron de la coalition présidentielle de Tambacounda a accordé un entretien au quotidien «LE VRAI JOURNAL».
Propos recueillis par Ameth Tidiane DEME
JOURNALISTE : Vous êtes le tout nouveau Président du Conseil Départemental de Tambacounda. Comment avez-vous accueilli votre victoire aux dernières élections locales?
MAMADOU KASSE : C’est l’aboutissement d’un long travail qui a démarré depuis plus de 9 ans. Neuf ans durant lesquels, il a fallu être aux côtés des populations, respecter la discipline de parti et se montrer solidaire envers tous les frères avec qui nous partageons le même idéal. Ce choix s’est porté sur nous à un moment où l’exécutif local est désormais élu au suffrage universel direct. Ce qui a donné encore plus de saveur à notre victoire. Je dirai donc un sentiment de satisfaction nous anime, mais aussi un sentiment de reconnaissance à l’endroit des populations qui nous ont fait confiance. Cela dit, c’est une nouvelle aventure qui commence. Car, il faudra faire preuve de beaucoup de tact pour manager tous les conseillers dont certains ne sont pas du même bord que nous. Il nous faut aussi affirmer le leadership du département en tant que collectivité parce que c’est une nouvelle création. En effet, le département n’a que cinq (5) ans et a du mal à s’affirmer tant qu’il n’aura pas de fiscalité propre. L’ensemble de ses ressources proviennent des fonds de dotation qui émanent de l’Etat du Sénégal. C’est dire qu’il faudra faire preuve de beaucoup d’engagement pour affirmer le leadership départemental.
JOURNALISTE : Une fois élu, quels ont été vos premiers actes à la tête du département ?
MAMADOU KASSE : C’est comme avec toute autre institution. D’abord, il a fallu faire l’état des lieux. Mais la passation de service ne nous en a pas donné l’occasion. Ce qui explique que nous n’avons pas beaucoup d’éléments pour une bonne visibilité sur la gestion passée. Néanmoins, il a fallu sur le fil du rasoir voter le budget, ensuite mettre en place le bureau et enfin constituer des commissions pour réellement avoir une équipe. Voilà en gros les premiers pas qui ont été posés. Il a été aussi question de réhabiliter l’institution en tant que telle.
JOURNALISTE : A l’image de tous les grands partis ou coalitions, il existe des tendances au sein de l’APR et de Benno Bokk Yaakaar. En avez-vous connues à Tambacounda ?
MAMADOU KASSE : J e pense que ce serait malhonnête de dire le contraire. A Tambacounda, il y a différents groupes qui s’opposaient dans un même parti et qui étaient animés par un esprit de concurrence. Personnellement, je le prends plus comme un challenge ; raison pour laquelle, ça n’a jamais suscité d’animosité chez moi. Je peux accepter l’adversité, mais en aucun cas, je ne peux accepter l’animosité qui est source de violence. Or, par nature, je rejette toute forme de violence. Il est clair que si on y voit juste un challenge, c’est bénéfique pour notre coalition. Mais lorsque des factions en arrivent à sortir de la coalition, cela peut poser des problèmes. Et c’était malheureusement le cas durant les élections locales à Tambacounda.
JOURNALISTE : Qu’est-ce qui a été déterminant sur votre choix pour porter la liste départementale ?
MAMADOU KASSE : (Rires) C’est une question qui devrait être posée à celui qui a fait le choix, à savoir le Président de la République. Toutefois, une chose est sure, nous avons pris notre mission à cœur et je pense aussi que nous faisons partie des identités remarquables au niveau local. Sinon le choix n’aurait pas été porté sur nous. Personnellement, ce qui a été déterminant dans mon choix, c’est la discipline. Pendant longtemps, j’avais mis à l’aise le Président, en disant que je respecterai son choix même s’il ne se porterait pas sur moi. Et que je viendrai appuyer de la manière la plus naturelle et la plus franche le candidat qui a été choisi. Même si je n’ai pas été accompagné de la manière la plus franche par d’autres factions. Au finish, cela ne nous a pas empêché de triompher. Mais maintenant, l’heure n’est plus aux querelles parce que nous avons des échéances devant nous. C’est le cas des législatives pour lesquelles, nous devons justement apprendre à tirer les leçons des locales. Il est important de voir ce que la division nous a coûté. L’objectif principal doit être de donner une majorité confortable au Président de la République pour gouverner ce pays.
JOURNALISTE : Avec cette victoire, est-ce que vous vous définissez comme le patron de l’Alliance Pour la République dans le département de Tambacounda ?
MAMADOU KASSE : Je ne suis pas le mieux placé pour dire cela. Mais, il sera difficile de faire quelque chose dans le département en faisant fi de notre leadership pour plusieurs raisons. D’abord, nous bénéficions de la confiance des populations à l’issue d’une élection départementale. Et sur cet échelon, il n’y a pas de leadership plus fort que le nôtre. Et ce qu’il faut surtout souligner, c’est que nous avons l’écrasante majorité des élus locaux, à savoir les Maires de Dialacoto, Nétéboulou, Ndoga Babacar, Koussanar, Niani Toucouleur et Makacolibantang. Et du coup, ça fait un groupe de huit (8) élus sur neuf (9). Donc, nous sommes un groupe important. Nous pensons que notre frère Amadou BA de «Naforé» va nous rejoindre pour que nous parlions tous d’une seule et même voix au niveau départemental. Ce qui fera sans doute de nous une force économique, mais aussi une force politique indéniable.
JOURNALISTE : Vous êtes aussi le Directeur de la Sicap, comment se porte-t-elle ?
MAMADOU KASSE : Elle est à l’image de toutes les sociétés parapubliques qui sont dans une dynamique de renaissance. Des sociétés qui reviennent de loin. Depuis1990, toutes les sociétés parapubliques qui n’ont pas été privatisées vivent des moments difficiles. Toutefois, nous avons saisi l’occasion de ce programme majeur des 100.00 logements pour procéder à la relance de ces sociétés de promotion publique à la grande joie des Sénégalais. Il y a un signal du Chef de l’Etat qui a instruit son Ministre en charge de l’Urbanisme de procéder, dans le cadre de ce programme, à la relance des sociétés de promotion que sont la Sicap et Sn Hlm. Présentement, nous avons des projets comme celui de Lac Rose et Mbao 3. Nous comptons aussi ouvrir le projet de Diass et il y a aussi le projet de Liberté 3. Ce projet consiste à la construction de trois(3) Tours dans une cité fermée. Nous sommes aussi dans la phase d’étude pour lancer prochainement un vaste programme d’auto-construction ou d’octroi de terrains viabilisés à bâtir aux Sénégalais.
L.P.I.MEDIA-SN / SOURCE : LE VRAI JOURNAL